Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

samedi 6 décembre 2014

n°957 : Le fusillé du Mur des Cons

Le fusillé du Mur des Cons de Clément Weil-Raynal +++ (n° 16 204)
 
Le 12 novembre 2014, j'ai fini de lire le livre de Clément WEIL-RAYNAL, Le fusillé du Mur des Cons, Plon, 2013
 
Ce que j'ai aimé :
 
1°) Ce livre permet d'avoir le témoignage direct d'une "affaire" qui a défrayé la chronique en 2013 : la découverte du mur des cons dans les locaux du Syndicat de la Magistrature. Il permet de comprendre encore un peu mieux en quoi on peut s'interroger sur le sens de l'impartialité d'une partie des magistrats français, ce qui ne manque pas d'être très inquiétant en démocratie.
 
2°) Le livre nous replonge dans ce sentiment d'écoeurement envers des juges qui considèrent que les parents d'enfants qui ont été violés et assassinnés ne mérient que le mépris.
 
3°) L'auteur dépeint à merveille une certaine hypocrosie de certains membres de la Gauche française qui se trouve toujours de bonnes raisons pour ne pas respecter les principes qu'ils prétendent défendre. Dans son cas, la CGT n'a rien fait pour défendre un journaliste en raison d'une collusion d'intérêt avec le Syndicat National de la Magistrature.
 
4°) Clément Weill-Raynal rend hommage page 84 au syndicat FO qui l'a défendu. Cela me confirme dans l'idée que si la CGT reste un syndicat au service d'une idéologie, chez FO, même s'il y une orientation politique très forte, la défense des intérêts des salariés est primordiale. Une autre façon de se convaincre de l'importance du pluralisme syndical.
 
5°) Dans un passage, Clément Weil-Raynal évoque la façon dont les journalistes de droite sont "tolérés" dans les rédactions... à condition de ne pas exprimer leur point de vue et rester silencieux. Cela m'a rappelé certaines ambiances de salle des professeurs !
 
Ce que j'ai moins aimé :
 
1°) On a parfois l'impression que Clément Weil-Raynal n'a pas toujours réalisé à quel point il aurait été plus simple qu'il revendique la responsabilité de la vidéo qui faisait connaître l'existence du mur des cons. On comprend qu'il a été victime de la situation mais qu'il s'est quand même pris les pieds dans le tapis.
 
2°) Le propos est parfois un peu polémique. Clément Weil-Raynal a parfois tendance à grossir le trait comme page 49 "Camarade, ce n'est pas toi que j'envoie au Goulag, c'est l'ennemi de classe que tu représentes". Même si parfois cela rend le livre amusant et plaisant à lire, ce genre d'excès peut être utilisé par ceux qui voudront dénigrer l'ouvrage et lui nier tout caractère sérieux.
 
3°) L'ensemble de l'ouvrage est écrit de manière très argumenté à la manière du "j'accuse" de Zola. Cependant, dans certains passages, l'auteur semble vouloir se défouler et le style devient un peu léger (page 75 "Au fait, y a-t-il eu seulement des poursuites, des condamnations ? Bien sûr que non !" et le passage qui suit). Je comprends que Clément Weil-Raynal est cette histoire en travers de la gorge mais il est important de comprendre que les faits qu'il raconte aurait mérité un peu plus de distance pour mieux dénoncer ceux qui en sont responsables.
 
Pas évident de faire un compte-rendu de lecture quand on connaît l'auteur (pour lequel on a beaucoup de respect) et  sa femme (qui est une amie pour laquelle j'ai énormément d'affection).

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