Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

jeudi 25 février 2010

n° 603 : Journal du siège de Paris, un livre à lire !



Journal du siège de Paris Septembre 1870-Janvier 1871 ++++ (N°14 460)

Le 22 février 2010, j'ai fini de lire le livre de Jacques-Henry PARADIS (c'est un pseudonyme), Journal du siège de Paris, Septembre 1870-janvier 1871, collection TEXTO, éditions Tallandier, 2008, 1ère édition, 1872.

Ce que j'ai aimé :

1°) La démarche de l'auteur qui a rédigé au jour le jour ce journal pour témoigner. Il a voulu rester anonyme car il ne voit pas l'intérêt de la célébrité littéraire. "L'obscurité n'a pas, je crois, un ami plus sincère que moi".(page 19)  Quand on lit la qualité de son style et quand on découvre qu'il a accès à certains lieux on peut de rendre compte qu'il a certainement joué un certain rôle dans les événement.

2°) Son journal est frappé du bon sens d'un bourgeois qui déplore les excès d'une partie de la population, notamment les va-t-en guerre et les jusqu'au boutiste qui font des beaux discours mais ne sont pas particulièrement en 1ère ligne face aux Allemands qui encerclent Paris. (page 72: "La raison doit, sous tous les rapports, condamner ces energumènes qui ne voient la liberté qu'en travers de ruisseaux de larmes et de sang. N'ayant pas le courage de verser le leur, peu leur importe celui qu'on peut répandre")

3°) Je ne savais pas que pendant ce siège, les Parisiens avaient encore grâce aux forts construits en avant de l'enceinte de Thiers la possibilité de se rendre dans la Petite couronne.

4°) Par contre, au de là, c'est le désert : par exemple le 16 septembre 1870 il précise que les villas de Saint-Maur-des-Fossés se vident (page 27).

5°) J'ai appris que les Allemands avaient installé un pont à Port Marly (vers le 21 septembre 1870). (page 43). J'ai habité 26 ans cette petite ville sans jamais avoir entendu parler de cela.

6°) On imagine mal l'opéra garnier encore en travaux transformé en télégraphe, en observatoire et en dépôt de nourriture. (page 45)

7°) Dès le 22 septembre, Bismarck exige le Haut Rhin, le Bas Rhin, une partie de la Moselle mais aussi Soissons ! Le chancelier allemand apparaît comme fort peu sympathique dans ce journal malgré le ton modéré du narrateur.

8°) page 82 : un hommage aux habitants du 4e arrondissement : "Les habitants du IVe arrondissement viennent de fonder un certain nombre de salles réservées aux blessés militaires ; ils en supporteront les frais. Le service médical y est gratuit, et les pharmaciens de l'arrondissement livrent les médicaments au prix de revient. On compte là 750 lits" (page 82 - 27 septembre 1870).

9°) J'ignorais qu'Etienne Arago avait été maire de Paris à partir de septembre 1870. Cette fonction a été supprimée le 14 novembre 1870. A partir de mi-novembre 1870, c'est Jules Ferry qui exerce en tant que maire d'un des 20 arrondissements, la fonction de "délégué à la mairie centrale". L'auteur nous laisse penser que Jules Ferry était fort peu populaire. Il a ce mot remarquable le 13 décembre 1870 quand est annoncé le contrôle de la vente de farine par les autorités "On peut faire un maire de Paris, sans talent, M.Ferry, mais il est impossible de faire une bonne sauce sans farine, souvenez-vous en." (page 269)

10°) Page 179, l'auteur s'insurge contre le fait que le boulevard du Prince-Eugène soit rebaptisé Boulevard Voltaire. Il s'emporte contre le maire du 11e arrondissement qui semble ne pas savoir que le 1er a remporté des victoires sur la Prusse alors que le second a été un ami de Frédéric II de Prusse (page 180).

11°) page 181, on apprend qu'en octobre 1870 la rue du cardinal Fesch a été rebaptisée rue de Châteaudun (dans les pages qui précèdent l'auteur racontre comment cette ville a été rayée de la carte par les armées allemandes).

12°) On apprend que fin octobre 1870, un coup d'Etat pré communard a été mené contre les dirigeants de la République qui n'ont dû leur salut qu'à l'intervention de la Garde Nationale.

13°) page 219, l'auteur cite ce texte fort prémonitoire du général Trochu, gouverneur militaire de Paris et chef du Gouvernement de Défense Nationale " Si nous succombons, nous aurons légué à la Prussse, qui ura remplacé le premier empire dans les fastes sanglants de la conquête et de la violence, avec une oeuvre impossible à réaliser, UN HERITAGE DE MALEDICTIONS ET DE HAINES SOUS LEQUEL ELLE SUCCOMBERA a SON TOUR"... Trochu annonce dès 1870 la chute de Berlin en 1945...

14°) L'auteur à ces très beaux mots quand on rapporte que Guillaume de Prusse est arrivé au château de Versailles. Il s'adresse à Louis XIV avec la phrase suivante : "Ô grand roi, tu sortirais indigné de ton cercueil, si tu étais encore sous les sombres voûte de Saint-Denis !".

15°) Le 13 décembre, à propos d'une réunion des maires d'arrondissement sous la présidence de Jules Ferry : "Dans cette séance, ces messieurs se sont alloués des traitements de 300 francs par mois. Pensent-ils donc que la ville de l'argent en trop. C'est triste ! Triste !

16°) page 309, l'auteur montre cette belle inquiétude à propos du sort des propriétaires au moment où les loyers ne sont plus payés : "Pauvres propriétaies, si le siège allait durer une année !".

17°) A partir du 12 janvier, l'armée prussienne commence le bombardement systématique de Paris. C'est la rive gauche qui est touchée (avec aussi le 4e arrondissement) (page 320).

18°) On apprend qu'en raison de la pénurie de gaz, la 1ère expérience parisienne d'éclairage électrique a eu lieu en janvier 1871 dans la cour du Carrousel.

19°) Le 24 janvier 1871, l'auteur parle d'une offensive militaire qui est allé fort loin vers l'Ouest puisqu'elle est allée jusqu'à atteindre l'île de la Loge à Bougival.

20°) Je ne savais pas que dans la convention d'armistice, l'article 4 prévoyait que le l'Alsace et la Lorraine ne revenait pas à l'Allemagne, celle-ci obtiendrait l'Algérie.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Malgré la petite introduction, l'ouvrage manque d'une chronologie succinte pour resituer les événements car parfois l'auteur parle par "Ouïe dire" et on ne sait pas ce qu'il en est vraiment (par exemple, les déplacements des armées françaises en province).

jeudi 18 février 2010

n° 602 : Opuscules sur l'Histoire

Opuscules sur l'histoire de Kant +++ (N°14 453)

Le 15 février 2010, j'ai fini de lire le livre d'Emmanuel KANT, Opuscules sur l'histoire, Garnier Flammarion, 1990

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un recueil de différents petits essais écrits par Kant entre les années 1780 et 1797. On y retrouve toute la force de la pensée des Lumières.

2°) Kant est un remarquable analyste de la société. Il affirme que les hommes ont besoin d'un maître car individuellement il tend trop à l'égoïsme. Le problème est que le "maître" est lui-même aussi humain..."Or, ce maître, à son tour, est comme lui un animal qui a besoin d'un maître"... "On ne conçoit pas comment il pourrait se procurer pour établir la justice publique un chef juste par lui-même". (page 78)

3°) J'aime beaucoup aussi cette idée qui montre la complexité de la nature humaine : "Le bois dont l'homme est fait est si noueux qu'on ne peut y tailler des poutres bien droites". (page 78).

4°) Kant affirmait qu'un jour pour mettre fin à l'anarchie internationale "Un Etat cosmopolite universel arrivera un jour à s'établir" (page 86)... Cette belle prophétie n'a pas encore été réalisée !

5°) J'ai apprécié ces très belles lignes : "Mais on ne peut certes tenir rigueur à l'homme de témoigner d'une mentalité enfantine, DE CRAINDRE LA MORT SANS AIMER LA VIE ; il a bien du mal, n'importe quel jour de son existence, à goûter une satisfaction passable : et pourtant il souhaiterait prolonger encore cette vie pour recommencer ce calvaire" (page 162)

6°) Kant affirme qu'il faut craindre l'alongement de l'espérance de vie "les vices d'une espèce humaine vivant si longtemps devraient atteindre un tel degré qu'ils ne mériteraient meilleur sort que d'être supprimés de la terre sous un déluge" (page 162).

7°) Kant défend l'unité du genre humain et dénonce les thèses racistes même si pour le faire il a des propos qui aujourd'hui sortis de leur contexte sont politiquement très incorrects "le dégagement d'acide phosphorique (ce qui fait que tous les Nègres sentent cette mauvaise odeur)" (page 60). Cela m'a fait repenser à mon prof d'Histoire Jacques Marseille qui en amphi à la Sorbonne avait la bêtise de prendre des citations de Marx ou de Lénine à propos des "nègres" pour prouver qu'ils étaient racistes. Cela doit aussi convaincre qu'il est inutile de vouloir interdire "Tintin au Congo" au nom du fait que cette B.D. serait "raciste".

8°) Kant a cette très belle idée que le mal dont est capable l'Homme est ce qui fait sa spécifité par rapport à l'animal. On ne peut donc pas affirmer que l'Histoire a un sens positif ou négatif. Ce qui fait la grandeur de l'Homme est qu'il est capable du pire comme du meilleur. Sachant qu'il peut prendre conscience de sa capacité au pire, on peut espérer qu'il va donc dans un sens positif. Cependant, Kant conclut que rien ne peut être dit de définitif. Il réfute à la fois l'idée de l'âge d'ôr dans le passé mais aussi l'idée d'un progrès dans l'Histoire. Il propose donc une réfutation aux philosophies de l'Histoire d'Hegel et Marx avant même qu'elles ne soient formulées.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Le ton un peu narquois et un peu suffisant d'un compte-rendu d'un texte de Herder.

vendredi 12 février 2010

n° 601 : Holmes

Holmes + (N°14 447)

Le 12 février 2010 je suis allé voir Holmes.

Ce que j'ai aimé :

1°) A la base je suis un fan de Conan Doyle. C'est toujours une bonne idée de faire un film consacré à Sherlock Holmes.

Ce que je n'ai pas aimé :

1°) Le film est un gros navet car on ne retrouve en rien l'ambiance victorienne de Doyle. Le film pourrait se passer à l'importe quelle époque.

2°) Il faudrait que les auteurs du film revoient leur géographie de Londres... dans les scènes finales juste après avoir quitté le Parlement de Westminster les protagonistes se retrouvent dans le pont de la Tour (en travaux)... il est situé à l'autre bout de Londres.

Je n'en écrirais pas plus, ce serait une grosse perte de temps !

samedi 6 février 2010

n° 600 : L'Egypte des Mamelouks




L'Egypte des Mamelouks ++ (N°14 441)

Le 4 février 2010, j'ai fini de lire le livre d'André CLOT, L'Egypte des Mamelouks 1250-1517. L'Empire des esclaves, Tempus, 2009, 1ère édition, Perrin, 1995.

Ce que j'ai aimé :

1°) Ce livre permet de mieux connaître l'Egypte à l'époque de notre Moyen Âge.

2°) Je n'avais pas conscience de la pression exercée sur le monde arabo-musulman par les Mongols au XIIIe/ XIVe siècle. Le roi Héthoum Ier d'Arménie s'est allié au Khan Hülegü en 1259-1260 pour mettre à mal la puissance mamelouk sur la Syrie (page 85).

3°) Parmi les sultans ont peu retenir le règne de Baybars Ier (1260-1277) qui a réussi à contenir la puissance mongole. Son tombeau est à Damas. On y trouve une coupole qui est une des plus belles de Syrie.

4°) Les mamelouks ont été victimes de leur refus d'utiliser les armes à feu. Ils sont tombés sous les coups des Ottomans qui au contraire eux étaient des experts de l'artillerie.

5°) j'ignorais que Timour (notre Tamerlan) avait mis à sac Damas en 1401. La ville a subi de nombreuses destructions. Tamerlan est présenté comme un affreux sanguinaire. Il a cependant gardé intact le minaret où d'après la tradition musulmane le Christ doit descendre quand il viendra combattre l'Antéchrist à la fin des Temps.

6°) Le livre m'a rappelé que le Calife (chef religieux des Musulmans) après avoir fui Bagdad s'était réfugié au Caire en 1258. Les califes sont restés au Caire pendant 2 siècles et demi jusqu'à la fin de la domination mamelouke.

7°) J'ignorais que la Grande Peste du milieu du XIVe siècle avait eu des effets qui sont aussi catastrophiques qu'en Europe sur le monde arabo-musulman.

Ce que j'ai moins aimé :
1°) Ce livre est très évenementiel et a un aspect un peu vieillot. Je suis resté un peu sur ma fin car l'ouvrage est un peu confus.