Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

mardi 30 mars 2010

n° 613 : Carlos III y la España de la Ilustración


Carlos III y la España de la Iustración +++ (N°14 493)

Le 30 mars 2010, j'ai fini de lire le livre d'Antonio DOMÍNGUEZ ORTIZ, Carlos III y la España de la Ilustración, Historia Alianza Editorial, 2005, 1ère édition, 1988.

Ce que j'ai aimé :

1°) Charles III (roi d'Espagne de 1759 à 1788) est un des monarques dont la vie m'intéresse depuis de nombreuses années. Ce livre m'a conforté dans ce choix. Il rend hommage à ce roi de la dynastie des Bourbons qui au XVIIIe siècle est un des rares à avoir eu un talent qui se raprochait de celui de son arrière grand-père : Louis XIV. Charles III de plus a été roi de Naples de 1734 à 1759 et je m'intéresse aussi beaucoup à l'histoire de ce royaume.

2°) Je ne savais pas que Philippe V de Bourbon (le père de Charles III) était un hyper dépressif et qu'outre l'abdication pour quelques mois en faveur de son fils Louis Ier il avait failli renoncer au trône à plusieurs reprises.

3°) Je n'avais jamais entendu parler des émeutes espagnoles de 1766.

4°) Il y a des passages intéressants en fin de livre sur l'évolution de l'Amérique espagnole au XVIIIe siècle, un sujet que je connais mal.

5°) Le livre permet de prendre conscience de la politique anti-jésuite de Charles III : il les considérait comme des menaces pour l'autorité royale et a obtenu leur expulsion d'Espagne puis leur interdiction par le Pape.

6°) C'est le premier livre d'histoire que je lis en langue espagnol depuis que je me suis remis à la pratique de cette langue il y a quelques mois.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Il y a des longueurs sur les différents penseurs du siècle des Lumières en Espagne car l'auteur pour ne froisser personne fait un compte-rendu province par province. C'est un peu indigeste.

2°) Le livre est encore très marquée par l'habitude historiographique des années 1980 : le retour à la biographie (un genre que j'aime beaucoup) a été accompagné par une volonté de faire des chapitres entiers d'histoire économique et sociale dans la continuité des livres dominants dans les années 1960/1970. C'est souvent peu enthousiasmant.

3°) Page 48, l'auteur met Caserte au sud de Naples alors que la ville est au Nord-Est !

samedi 20 mars 2010

n° 612 : Pie XII et la Seconde Guerre mondiale


Pie XII et la Seconde Guerre mondiale +++ (N°14 483)

Le 19 mars 2010, j'ai fini de lire le livre de Pierre BLET, Pie XII et la Seconde guerre mondiale, Tempus 2005, 1ère édition Perrin, 1997.

Ce que j'ai aimé :

1°) Ce livre écrit par un historien qui a eu accès aux archives vaticanes permet de mieux connaître l'action d'un personnage aujourd'hui décrié : le pape Pie XII (1939-1958). A la lecture du livre, on peut penser que celui-ci ne mérité peut-être pas les racourcis historiques de journalistes que je continue à considérer comme peu compétent pour faire de l'Histoire.

2°) L'auteur rappelle fort justement que l'Eglise catholique elle-même a souffert de persécution de la part du régime nazi. On peut s'en rendre compte en lisant le livre sur la résistance allemande que j'ai lu récécemment (voir l'article du 31 janvier 2010). Ici, dans ce livre sur Pie XII, on apprend par exemple que lors de l'Anschluss de 1938 (l'annexion de l'Autriche), le cardinal archevêque de Vienne a été insulté par les Nazis et le lendemen le palais archiépiscopal a été pillé (page 65). Pie XII a ainsi toujours dû veiller à ce que ses prises de position n'aggrave pas le sort des catholiques sous domination allemande. En Pologne, après l'invasion allemande ET soviétique de septembre 1939, un nombre impressionnant de membres du clergé catholique ont été arrêtés et nombreux sont morts dans les camps de concentration ou dans les goulags quand ils n'ont pas été directement éliminés (page 84).

3°) J'ai appris que les îles Hawaï avaient été occupées par le Japon et qu'elles avaient capitulé le 22 décembre 1941.(page 147).

4°) En raison des alertes envoyées à Washington par le Vatican qui laissaient entendre l'existence des Chambres à gaz, c'est le Secrétarait d'Etat américain qui le 30 août 1943 affirmait : " Il n'y a pas de peuves suffisantes pour justifier une déclaration concernant l'exécution en des chambres à gaz". (page 189). Un peu plus loin l'auteur affirme "Cette ombre persistante sur la destination inconnue ne fut jamais pour Pie XII un prétexte à abondonner les persécutés à leur destin. Il mit au contraire en action tous les moyens dont il pouvait disposer pour les sauver (...). Il ne parlait pas, il agissait."

5°) Page 226, l'auteur cite une lettre adressée par le Grand rabbin de Jérusalem après les interventions du Pape pour sauver les Juifs de Roumanie et d'Europe centrale : il lui envoie "ses remerciements sincères ainsi que son appréciation profonde de son attitude si bienveillante envers Israël et de l'aide tant valable rendue par l'Eglise catholique au peuple juif en péril" (22 novembre 1943) (page 227).

6°) Le pape a permis à Rome d'échapper à une destruction : à sa demande, les alliés ont peu bombardé la Ville Eternelle (même si la basilique Saint-Laurent-hors-les-murs a beaucoup souffert du bombardement du 19 juillet 1943).

7°) En septembre 1943, après l'invasion allemande de Rome, les nazis ont exigé que la communauté juive de Rome fournisse 50 Kg d'or en 24h sous peine de la déportation immédiate de tous les hommes. Comme elle ne pouvait réunir que 35 Kg d'or, "le grand rabbin de Rome, Zolli, fit directement appel à Pie XII, qui donna l'ordre de faire le nécessaire pour rassembler les quinze kilos manquants.". Cet épisode est très rarement évoqué (page 242).

8°) L'auteur montre comment le Vatican est (un peu) intervenu auprès des autorités de Vichy pour dénoncer le statut des Juifs, surtout dans sa version renforcée du 2 juin 1941.

9°) Dans ses Mémoires de guerre, Charles De Gaulle est très élogieux envers Pie XII : "Pieux, pitoyable, politique au sens le plus élevé que puissent revêtir ces termes, tel m'apparaît, à travers le respect qu'il m'inspire, ce pontife et ce souverain" (page 279) et plus loin "Pie XII juge chaque chose d'un point de vue qui dépasse les hommes, leurs entreprises et leurs querelles" (page 326).

10°) Le représentant américain du président Roosevelt, qui s'appelait Tittmann, a affirmé peu avant sa mort " Je ne peux m'empêcher de penser qu'en évitant de parler, le Saint Père a fait le bon choix ; il a sauvé bien des vies". (page 322). Robert Knemper, ancien délégué des Etats Unis au conseil du tribunal des crimes de Nuremberg a lui aussi affirmé "Tout essai de propagande de l'Eglise catholique contre le Reich de Hitler (...) aurait hâté l'exécution d'encore plus de Juifs et de prêtres".

Ce que je n'ai pas aimé :

1°) L'auteur instruit uniquement à décharge. Il aurait été intéressant qu'il évoque ce que d'autres reprochent à Pie XII.

2°) La couverture montre ce qui semble être Pie XII avec un soldat allemand. En fait, il s'agit de l'époque où il était nonce du pape Pie XI à Berlin, de nombreuses années plus tôt. Je trouve la couverture un peu ambigüe et racolleuse... Peut-être un choiux de l'éditeur !

3°) L'auteur est plutôt bienveillant pour le maréchal Pétain. D'après ses sources, Pétain a pris "sous la pression allemande" les mesures antisémites (page 262). Il me semble que ce n'est pas du tout exact et que certains Français ont volontairement pris ces dispositions.

==> Ce livre montre que sur cette période, il est difficile d'avoir des jugements très tranchés concernant ce qu'on aurait dû faire ou ne pas faire contre le Nazisme. Il est facile pour certain de donner des leçons plus de 60 ans après !

mardi 9 mars 2010

n° 611 : Petite chronique du ridicule

Petite chronique du ridicule ++ (N°14 472)

Le 4 mars 2010, j'ai fini de livre le livre de Charles de Peyssonnel, Petite chronique du ridicule, Payot, 2007, réédition 2010, 1ère édition, vers 1782

Ce que j'ai aimé :

1°) Cet ouvrage est fait à partir de textes de Charles de Peyssonnel, un diplomate du règne de Louis XVI qui a un regard très caustique sur ces contemporains et sur Paris. On apprendre beaucoup de petits détails sur la vie quotidienne du XVIIIe siècle.

2°) Page 37 à 44, l'auteur se moque de l'anglomania de l'époque.

3°) Page 25, l'auteur affirme que l'église Saint-Gervais est un chef d'oeuvre !

4°) Ce livre est un souvenir de Genève : je l'ai acheté en Suisse chez le libraire Payot.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) L'ensemble est un peu décousu.

2°) Il y a certaines petites anecdotes qui nous semblent bien folkloriques et bien lointaines.

dimanche 7 mars 2010

n° 610 : Walker Art Gallery de Liverpool


Walker Art Gallery +++I (N°14 470)

Le 22 février 2010, j'ai visité la Walker Art Gallery de Liverpool.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un musée de peinture à taille humaine qui permet de couvrir une grande partie de l'histoire de la peinture depuis les primitifs italiens jusqu'à la peinture contemporaine. Comme la plupart des musées en Angleterre, il est GRATUIT !

2°) Je trouve que les salles ont une esthétique chaleureuse tant dans la partie ancienne avec des salles un peu "old fashion" que dans la partie moderne avec des salles très lumineuses.

3°) Un de mes prof d'histoire moderne de la Sorbonne m'avait appris qu'un musée de peintures doit forcément posséder au moins un tableau de Nicolas Poussin pour mériter ce nom. La Walker Art Galerry en possède deux. Elle possède aussi plusieurs Rembrandt, Gainsborough, Hogarth,Turner, donc de grands maîtres sont très bien représentés.

4°) On peut y voir des portraites très célèbres de souverains anglais notamment Henry VIII, Elizabeth I et Charles II. On peut aussi voir deux tableaux très intéressants relatifs à Napoléon.

5°) Il y a aussi de superbes tableaux maritimes notamment un très beau Van Goyen.

6°) J'ai beaucoup aimé l'humour du tableau "Friday" (vendredi) peint par Walter Dendy Sadler (1854-1924) qui montre des prêtres catholiques qui s'empiffrent de poissons et de crustacés le jour où la viande est interdire.

7°) Le musée est très intéressant pour mieux connaître le style pré-raphaëlite, très en vogue en Angleterre au milieu du XIXe siècle.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Le style pré-raphaëlite à haute dose est vite indigeste...

2°) Ce musée mériterait d'être  mieux connu !

Voici une petite sélection de photos que j'ai faites sur place :

Un exemple de salle dans le "goût" XIXe siècle...

 Une salle de la partie art moderne
Portrait d'Elizabeth Ière attribué à Nicolas Hilliard (1547-1619)

Paysage avec les cendres de Phocion par Nicolas Poussin (1594-1665)

Vue de Dordrecht (1644) par Jan Josefsz. Van Goyen (1596-1656)

Les ruines de Rome (vers 1741) par Giovanni Paolo Pannini (vers 1692-1765)

Manoeuvre de guerre dans un port (vers 1767) par Richard Wright (vers 1723-vers 1775)

Paysage (1840) par William Turner (1775-1851)


Le rêve de Dante (1870-1881) par Dante Gabriel Rosseti (1828-1892)

Friday (vendredi) peint en 1882 par Walter Dendy Sadler (1854-1923)

samedi 6 mars 2010

n° 609 : China through the lens of John Thomson (1868-1872)

Les ruines de Saint-Paul à Macao (1870)

China through the lens of John Thomson +++ (N°14 469)

Le 23 février au musée maritime de Liverpool j'ai vu l'exposition China throuth the lens of John Thomson.

Ce que j'aimé :

1°) On peut voir de magnifiques paysages de la Chine des Qing à une époque où la Chine était encore assez fermée sur elle-même (le sac du palais d'Eté de Pékin en 1860 a obligé la Chine à s'ouvrir quelques années plus tôt...).

2°) Les tirages sont vraiment très beau et on a beaucoup de plaisir à parcourir les salles où sont situées les photographies.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) J'aurais aimé une carte pour connaître le parcours précis de Mr Thomson et savoir ce qu'il venait faire en Chine.

2°) Il y a beaucoup de photographies de personnages et c'est un peu lassant à force !

vendredi 5 mars 2010

n° 608 : Agora

Agora + (N° 14 568)

Le 5 mars 2010, je suis allé voir le film Agora.

Ce que j'ai aimé :

1°) Le film m'a fait découvrir l'histoire de la philosophe Hypathie.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) C'est en grande partie de l'Histoire fiction. Les luttes d'influence entre les différents courants du christianisme en Orient, notamment le monophysisme ne sont même pas évoqués alors qu'ils ont joué un rôle central dans les radicalités qu'a connu Alexandrie.

2°) Le film peut laisser croire que beaucoup de femmes ont pu être philosophe avant la mise en place du christianisme comme religion officielle. Je ne suis pas sûr que cela aurait été beaucoup plus toléré les siècles qui précèdent... Rappelons quand même que par exemple Socrate a été condamné à mort par les citoyens d'Athènes... 400 ans avant la naissance de Jésus.

3°) Le film est hyper simplificateur pour expliquer l'émergence du christianisme sous une forme hyper violente et hyper agressive. C'est comme si pour faire un reportage sur l'Islam dans 1000 ans on ne montrait que les talibans qui ont dynamité il y a quelques années des statues gigantesques du Bouddha.

4°) Les reconstitutions d'Alexandrie sont pour le moins abracadabrantes. On notera que les pseudo vu aériennes de l'époque nous montre une Egypte avec un canal de Suez déjà en place !

5°) je suis allé voir au cinéma le plus proche de chez moi et malheureusement le film était en V.F.

jeudi 4 mars 2010

n° 607 : Exposition Paul Delaroche

The execution of Lady Jane Grey (1833)
Paul Delaroche +++ (N°14 467)

Le 24 février à Londres, j'ai vu l'exposition consacrée à Paul Delaroche à la National Gallery de Londres : Painting History and Lady Jane Grey.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est par hasard que je suis allé voir cette exposition. En effet, de passage à Londres et à la National Gallery, j'ai vu qu'une exposition était consacrée à ce peintre peu connu qu'est Paul Delaroche (1797-1856). Je me suis intéressé à lui car il fait partie des personnages qui sont représentés en statue sur l'Hôtel de Ville de Paris. (article de L'Indépendant du 4e du 13 juillet 2009).

2°) L'exposition m'a permis de voir un tableau assez célèbre qui se trouve à Nîmes normalement : Cromwell devant le cadavre de Charles Ier.

3°) Au moment où j'ai vu cette exposition, je lisais la biographie consacrée à Elizabeth Ière (voir mon article du 2 mars 2010). Le tableau représentant l'exécution de Jane Grey (au tout début du règne de Marie Tudor la 1/2 soeur d'Elizabeth) ne m'a pas laissé indifférent.

4°) On se rend compte à quel point, Delaroche s'est intéressé à l'histoire de l'Angleterre. On peut aussi voir jusqu'au 21 mai à la National Gallery un tableau qui vient d'être retrouvé et qui représente Charles Ier humilié par les soldats de Cromwell.

5°) L'exposition montre donc que ce peintre devenu presqu'inconnu en France est plus célèbre de l'autre côté de la Manche.

6°) Le hasard a voulu que je visite cette exposition le 1er jour de son ouverture... On peut la voir jusqu'au 23 mai 2010.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Il est vrai que le style "pompier" des peintures de Paul Delaroche n'a rien de très enthousiasmant d'un point de vue artistique...

2°) Delaroche est aussi un peintre de la "légende napoléonienne" mais ce n'est pas du tout évoqué par l'exposition...

mercredi 3 mars 2010

n° 606 : Invictus

Invictus ++++ (N°14 466)

Le 3 mars 2010, je suis allé voir le film Invictus. Je suis content de l'avoir vu car cela fait de nombreuses semaines qu'il est sorti. Il aurait été dommage de râter cela !

Ce que j'ai beaucoup aimé :

1°) Voilà un film qui redonne la pêche et redonne confiance dans le genre humain... Ce n'est pas tous les jours.

2°) Le message de Mandela est un message de pardon dont beaucoup devrait bien de s'inspirer. On est loin des objurgations à la repentance imposée aux uns et aux autres... envers les uns et les autres. Le film montre que la fibre nationale est un élément important pour réussir à parvenir au "bien vivre ensemble". Il montre aussi combien le sport peut être utilisé à des fins politiques.

3°) Morgan Freeman est absoument épatant (comme souvent d'ailleurs).

4°) J'ai presque vu tous les films de Clint Eastwood. Voilà un réalisateur et un acteur qui a longtemps été décrié par les pseudos intellectuels. Ses films sont pourtant un hommage à l'Humanité.

5°) Le film laisse comprendre que Mandela n'a pas une vie privée simple et facile mais qu'il se transcende dans son rôle d'Homme d'Etat.

6°) Moi qui ai pratiqué le rugby en 1990-1991 me voilà content de voir un film qui fait la promotion de ce sport beaucoup moins valorisé que le foot ball.

mardi 2 mars 2010

n° 605 : Elizabeth the Great

Elizabeth the Great ++I (N°14 465)

Le 28 février 2010, j'ai fini de lire le livre d'Elizabeth JENKINS, Elizabeth the Great, Phoenix, 2000, 1ère édition, Victor Gollancz, 1958.

Ce que j'ai aimé :

1°) Le livre permet de retrouver un personnage fascinant de l'Histoire Elizabeth reine d'Angleterre de 1558 à 1603.

2°) L'ouvrage est intéressant car il permet de comprendre comment Elizabeth a été finalement choisi pour succéder à sa soeur Marie Tudor dont pourtant les options politiques et religieuses étaient radicalement différentes. Cela explique aussi qu'Elizabeth ait été sacré suivant un rite catholique et par la suite elle a continué à pratiquer le toucher des personnes atteints par la maladie des écrouelles (une forme d'éczéma) que les rois d'Angleterre (tout comme les rois de France) avait la réputation de pouvoir guérir miraculeusement.

3°) L'ouvrage permet de se rendre compte combien cette femme avait des faiblesses (par exemple parfois un réel problème à se décider comme par exemple pour l'éxécution de Marie Stuart) mais comment elle savait prendre sur elle-même le poids des responsabilités. Au moment de la tentative d'invasion espagnole ("L'invincible Armada" de 1588), elle a déclaré "I know I have the body of a weak feeble woman but I have the heart and the stomach of a king, and a king of England too, and think fool scorn that Parma or Spain or any prince in Europe should dare to invade the borders of MY kingdom". En décembre 1588, elle a déclaté à la foule de Londres "You may well have a greater Prince but you shall never have a more loving Prince [than I]"

4° La reine Elizabeth a été une reine incroyablement fidèle à ses serviteurs. Tout d'abord, Robert Dudley, comte de Leicester son amant quasi-officiel jusqu'à la mort de celui-ci en 1588, mais aussi son principal ministre William Cecil, Baron Burleigh qui a été son principal ministre de 1558 jusqu'à sa mort en 1598 (il avait 78 ans). Contrairement à son père Henry VIII, Elizabeth n'était pas une caractérielle qui envoyait ses fidèles à la trappe quand ils lui déplaisaient (Elle a même pardonné à Leicester d'avoir eu des maîtresses et même une femme).

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Le livre est un peu vieillot (l'édition originale date de 1958). On se noie dans les détails qui conduisent finalement à l'exécution de Marie Stuart en 1588.

2°) Il maque des informations toute simple comme la date de naissance d'Elizabeth Ière (le 7 septembre 1533).

3°) Dans ce livre, il n'y a pas un seul mot sur l'intérêt qu'Elizabeth portait aux grands auteurs de son époque : Marlowe et Shakespeare (le nom de ce dernier n'est pas prononcé une seule fois !).

lundi 1 mars 2010

n° 604 : EMPIRE How Britain made the Modern World

Empire, How Britain made the Modern World +++I (N°14 464)

Le 25 février 2010, j'ai fini de lire le livre de Niall FERGUSON, Empire, how Britain made the Modern World, Penguin Books 2004, 1ère édition, Allen, 2003

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un livre vendu comme un Best Seller dans les librairies de gare en Grande Bretagne. Son contenu est cependant très satisfaisant. On est très loin des nullités abolues du genre le Montespan de M. Teulé. Il semble que les Anglais s'intéressent davantage à leur Histoire que les Français.

2°) L'auteur donne des chiffres précis sur la traite des noirs. Il estime que du XVIe siècle jusqu'à 1850, 10 millions d'Africains ont traversé l'Océan Atlantique dont 3 millions sur des bateaux Britanniques (page XII). Environ 1 esclave sur 7 mourait pendant le transport (page 78).

3°) A propos de l'émigration britannique, l'auteur parle de Völkerwanderung (un vaste mouvement de population). (page XXV) De 1600 jusqu'aux années 1950, plus de 20 millions de personnes sont partis des Îles Britanniques (page 53). Entre 1900 et 1914, encore 2,5 millions de Britanniques ont émigré. (page 255).

4°) Page 13, on apprend que les Britanniques ont été des consommateurs précodes de sucre : dans les années 1820, ils en consommaient 10 fois plus que les Français.

5°) Page 51 : l'auteur explique ainsi la suprématie coloniale britannique au XIXe siècle : "they had robbed the Spaniards, copied the Dutch, beaten the French and plundered the Indians".

6°) J'ai tout découvert sur John Smith le 1er anglais qui dans les années 1580 a établi les premières communautés britanniques en Amérique du Nord.

7°) Page 69 : 2/3 des Européens qui ont émigré entre 1650 et 1780 le faisaient dans le cadre d'un contrat "d'indenture" : ils devaient un travail forcé pendant une durée déterminée en échange de leur transport par bateau. Au XVIIIe siècle, 3/4 des émigrants britanniques étaient Ecossais ou Irlandais. (page 71)

8°) A la Jamaïque, le gouvernement britannique a signé le 1er traité de paix avec des descendants d'esclaves noirs en 1739 : les "Maroons"... après cela ces derniers ne se sont plus révoltés et eux aussi ont acheté des esclaves !
9°) On apprend qu
e le fils de Benjamin Franklin, William Franklin gouverneur du New Jersey est resté fidèle à la couronne anglaise et qu'il a préféré partir au Canada (page 95) plutôt que de rester aux Etats Unis... Ah le brave homme ! 100 000 loyalistes ont fait comme lui et ont quitté lé territoire US (page 100).

10°) Le 1er Etat a avoir aboli l'esclavage est la Pennsylavnie en 1780. En 1788, le Parlement de Londres a voté la 1ère loi qui prévoyait des règles pour le transport des esclaves. Le commerce d'esclave a été interdit par ce même Parlement en 1807 et l'esclavage supprimé sur tout les territoires britanniques en 1833.

11°) Le 15 juillet 1871, Livingstone a assisté au massacre de 400 noirs par des commerçants d'esclaves arabes à Nyangwe (en Afrique centrale). J'espère vivement que les pays arabes se sentent eux aussi tenus à un devoir de repentance...

12°) Le 1er câble de télégraphe sous la Manche a été posé en 1851. Le 1er câble entre l'Irlande et l'Amérique a fini d'être posé le 27 juillet 1866.

13°) J'ignorais tout jusque là de l'expédition contre le négus d'Ethiopie en 1867. Celui-ci s'est suicidé suite à l'invasion d'un corps expéditionnaire qui était venu sauvé des otages britanniques.

14°) Je conseille la lecture des questions de l'épreuve de culture générale pour l'entrée dans l'ICS (Indian Civil Service). Notamment le point 1 "Describe the various circumstances of situation which give birth to the pleasurable sentiment of Power" et le point 7 " state the arguments for  and against Utility , considered as (1) the actual and (2) the proper, basis of morals"... (page 186)

15°) En Inde, les Britanniques ne représentaient pas plus de 0,05% de la population !

16°) page 266, on en apprend de belles sur Lord Kitchener...

17°) Les camps de concentration ont été inventé à Cuba par les Espagnols en 1896. La tactique (qui consiste à parquer la population civile) a été reprise par les Britanniques pendant la guerre des Boers : en 1902, 14,5% de la population est morte en camp (27 900 personnes). Il y a aussi 14 000 noirs qui sont morts (dont 81% d'enfants).

18°) On apprend que dès 1892, Winston Churchill avait prophétisé qu'il sauverait Londres d'une invasion (page 295).

19°) Je n'avais jamais entendu parler de l'exposition coloniale de Londres de 1924... son succès est semblable à celui connu en France par celle de 1931 (page 318).

20°) L'auteur conclut en affirmant que les Britanniques ont préféré renoncer à leur Empire colonial (en s'alliant avec les Etats Unis de Roosevelt) plutôt que de pactiser avec le diable : l'Allemagne nazie. "Did not that sacrifice alone expurge all the Empire's other sins ?".

21°) L'auteur remarque qu'en 1955 l'écart entre le PNB par habitant dui Royaume Uni et de la Zambie était de 1 à 7 alors que maintenant il est de 28 ! La décolonisation a creusé les écarts... (page 368).

Ce que j'ai moins aimé  :

1°) L'auteur tombe parfois un peu trop dans le "Les Britanniques, c'est nous les meilleurs"... avec cette tendance amusante mais un peu trop répétitive à systématiquement dénigrer les autres et notamment l'oeuvre coloniale française...