Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

lundi 23 mars 2009

n° 535 : La France semblable et différente

La France Semblable et différente +++I (N°14 121)

Le 23 mars 2009, j'ai fini de lire de livre d'Alfred Grosser, La France Semblable et différente, Editions Alvik, 2005.


Ce que j'ai aimé :

1°) J'ai retrouvé dans ce livre le plaisir que j'avais à assister aux Conférences hebdomadaires données chaque semaine par Alfred Grosser quand j'étais étudiant à Sc Po. Né en Allemagne en 1925, il est arrivé en France en 1933 pour fuir les persécutions nazies. Depuis, il est devenu un défenseur résolu de la tolérance et de l'amitié franco-allemande.

2°) Dans ce livre Alfred Grosser explique la France aux Allemands (c'est la version en français d'un livre d'abord paru en Allemand). On y apprend, nous Français, en fait beaucoup de choses sur la France...

3°) Grosser, qui en raison de son grand âge, n'a plus grand chose à craindre n'hésite pas à se lâcher. Il est lui-même plutôt de gauche mais il n'hésite à moquer le sectarisme d'une certaine Gauche.

4°) On en apprend beaucoup sur François Mitterrand : page 61 (à propos de l'abolition de la peine de mort en 1981) "Le président devait ne pas trop se souvenir de son attitude de ministre de la justice pendant la guerre d'Algérie : il avait confirmé les sentences de mort et recommandé au Président de la République de ne pas faire usage de son droit de grâce" puis page 89, François Mitterrand prenant la tête du PS a affirmé de façon très évangélistique "Celui qui n'accepte pas la rupture (...) avec la société capitaliste, celui-là, je vous le dis, ne peut pas être membre du parti socialiste". Page 166, François Mitterrand, secrétaire d'Etat à l'information a dit en 1949 : "La radiodiffusion française a quotidiennement à faire de la politique, une politique nationale des intérêts de la France (...)."

5°) Cet amusant jeu de mot à propos du Parti Communiste qui était en 1945 le "Premier parti de France"... d'après le Figaro, cela était vrai de son dirigeant, Maurice Thorez, qui avait fuit la France dès septembre 1939... (page 85).

6°) Page 102, il rappelle qu'alors que le PS détient 20 régions, une seule d'entre elle est dirigée par une femme... et après c'est le PS qui nous parle de parité !

7°) Cette anecdote amusante à propos de Gérard Philippe. "Après une représentation triomphale du Cid, une froufroutante journaliste de radio demanda à Gérard Philippe : "A quoi attribuez-vous l'extraordinaire jeunesse de la pièce ?" Il n'eut pas un instant d'hésitation : "Mais à Pierre Corneille, Madame !". Grosser a des mots très acerbes contre les metteurs en scène tels Mesguich (page 147) qui simplifient la mise en scène car ils considérent ne comprendrait pas.

8°) Cette impressionnante citation de Marie-Claude Vaillant-Couturier, résistante et députée communiste, a affirmé en 1950 à propos des camps en URSS : "Je sais qu'il n'existe pas de camps de concentration en Union Soviétique et je considère le système pénitentiaire soviétique comme indiscutablement le plus souhaitable dans le monde entier. Je crois que c'est le seul pays où les condamnés, que ce soient des condamnés de droit commun ou des condamnés politiques, touchent un salaire égal à ce qu'ils toucheraient à l'extérieur...". Les millions de victimes de l'archipel du goulag ont dû adorer ! (page 157).

9°) Je cite ce long extrait qui discrédite Alain Minc de manière qui devrait être irrémédiable : "Dans son Spinoza, un roman Juif, paru en 1999, Alain Minc avait plagié le livre d'un professeur de philosophie bordelais, auteur d'un Spinoza, le masque de la Sagesse. Le tribunal de Grande Instance de Paris a retenu quatorze "emprunts" et condamné le délinquant à 100 000 francs de dommages-intérêts. [...] Alain Minc a osé écrire à celio qu'il avait pillé : "Vous me permettez de penser qu'un militant spinoziste comme vous auraît dû se réjouir de voir l'amateur éclairé que je suis contribuer à davantage remettre Spinoza au coeur de l'actualité". (page 160)

10°) A la fin de son livre, Grosser demande aux Français, et surtout à leurs dirigeants, d'être moins arrogants à l'égard du reste du monde avec là encore de très belle citation mais j'arrête de citer le livre car je vais finir par être accusé de plagiat !

Ce que j'ai moins aimé :

1°) La couverture est affreuse. Alfred Grosser a l'air complètement gâteux ! Je suis certain que celui-ci ne veut rien faire pour "paraître" plus jeune qu'il ne l'est mais cette couverture n'est vraiment pas avenante.

2°) Parfois, dans certains passages Alfred Grosser délaye un peu trop.

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