Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

samedi 19 avril 2008

n° 459 : A year in the merde


A year in the merde ++ (N°13 783)


Aujourd'hui, samedi 19 avril 2008, à mon retour d'Angleterre, j'ai fini de lire le livre -que j'avais oublié en France- de Stephen CLARKE, A year in the merde, Editions Black Sawn, 2005, 1ère édition, Red garage Edition, 2004.


Ce que j'ai aimé :


1°) C'est un point de vue d'un étranger sur la France et donc cela nous donne une idée de la façon dont notre pays est perçu par les étrangers, et en particulier les Britanniques.


2°) On apprend quelques informations intéressantes, par exemple qu'en 2003 (date où l'action se déroule), la fille du patron du narrateur a obtenu un HLM dans le Marais, par ce que son papa a un ami à la mairie de Paris. Le papa en question est par ailleurs propriétaire d'un magnifique appartement à Neuilly avec vue sur le bois de Boulogne. Donc pour l'auteur la définition des HLM est "Cheap housing set aside for the chronically overprivileged" (page 132 "novembre").


3°) Page 106, l'auteur reconnaît que les Français ne sentent pas l'ail, contrairement à la légende !!


4°) Les pages où l'auteur explique le décryptage des annonces immobilières avec leurs abbréviations sont très amusantes (Novembre page 109).


Ce que je n'ai pas aimé :


1°) Avec du recul, on se rend compte qu'il s'agit d'un pamphlet où de nombreuses informations sont FAUSSES et montrent en fait une grande méconnaissance. Par exemple, l'auteur explique que le Marché Commun a été mis en place en 1957 pour faire plaisir aux agriculteurs Français, Italiens et ... Espagnols et cela par la volonté -présentée comme un inspiration très personnelle- du général De Gaulle. On est affligé par autant de bêtise puisque pour mémoire, De Gaulle est revenu au pouvoir en 1958 et n'était pas très favorable au Marché Commun. De plus, l'Espagne a adhéré à la CEE en 1986 (donc 13 ans après... le Royaume Uni qui est pourtant présenté comme le dindon de la farce). Je ne suis malheureusement pas sûr que les lecteurs anglais ne prennent pas ce passage au pied de la lettre (Début de "janvier" page 191). J'ai pu constater que la culture générale moyenne des Britanniques sur la construction européenne est proche du néant et repose sur de nombreux fanstasmes.


2°) Même chose à propos des élections muncipales qui sont sensées avoir lieu en ... mars 2003. Cela ne correspond à rien et pourtant cela occupe une place importante dans le récit. 2003 est justement une année où il n'y a eu ni élections municipales (c'était en 2001), ni cantonales ou régionales (c'était en 2004), ni législatives et présidentielle (c'était en 2002), ni même européenne (toujours en 2004). Il s'agit donc d'un récit fictif alors que tout est présenté comme du "vécu".


3°) Du coup, on est rassuré car en l'espace d'un an, toutes les grèves sont décrites et tous y passent : les garçons café, EDF, les profs, les journalistes, les transports en commun,... Les français sont tous présentés comme des flemmards.


4°) L'auteur nous invente une histoire de corruption qui mêle à la fois le problème de l'interdiction du boeuf anglais et celui du lobby nucléaire. La France est présentée comme un pays corrompu jusqu'à la moëlle.


5°) L'auteur passe son temps à se foutre de la prononciation de l'anglais par les Français alors que lui-même semble maîtriser de manière très vague la langue de Molière.


Bref, un livre un peu lourdingue qui -dans de nombreux aspects- aura contribué à ternir un peu plus l'image des Français dans l'esprit des Anglais, un peuple que pour ma part j'apprécie vraiment beaucoup mais dont parfois les préjugés anti-français me laissent ébahis.

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